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Le Grand Article par Caroline Widmer : Viva Swiss Tech

Compte rendu de mon expérience au salon Vivatech 

 Cette année Vivatech était de retour à Paris. Grâce à Bilan, j’ai eu la chance de gagner un pass pour aller me plonger dans cette grand-messe de l’innovation. 

Avant de monter dans le TGV, il faut savoir que Vivatech est avant tout une vaste opération marketing qui met en lumière les collaborations fécondes entre les grands groupes ou administrations et les startups. De la détection précoce, à la co-construction de proofs of concept, aux prises de capital, tout y est pour tenter de relever les grands défis et surtout trouver le bon market fit ! Et cela se passe sous la houlette de Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis groupe, l’un des hommes d’affaires français les plus connectés de la planète, qui mène cette opération avec brio. 

La Swiss tech en force  

Cette année, le Swiss Tech corner a été l’un des highlights de ce salon. Il n’avait d’ailleurs de corner que le nom. En passant la porte de Paris Expo, on ne pouvait pas le louper. Il fallait oser le vert fluo, il fallait s’imposer dans cet espace central et surtout il fallait rassembler LES startups à même de promouvoir l’innovation et le savoir-faire helvétiques.  

Ils l’ont fait ! Nicolas Bideau, Alexandre Edelman et leur team de Présence Suisse ont une nouvelle fois relevé le défi aux côtés de S-GE, de l’ambassade de Suisse à Paris, d’Innosuisse et de l’EPFL, notamment représenté par les brillantes Chloé Carrière et Lan Zuo. J’ai été heureuse de pouvoir promouvoir la qualité de nos hautes écoles de la HES-SO Genève dans cet hémicycle, en évoquant les pépites de -Pulse Incubateur HES, qui rejoindront bientôt les hautes sphères de l’innovation. 

En s’associant à la Swiss Food and Nutrition Valley, tout était réuni pour montrer à quel point les startups suisses sont à la pointe. Pour n’en citer que quelques-unes, j’ai été particulièrement impressionnée par la plateforme numérique Foodetective qui facilite la vie des restaurateurs, Eeat, le partenaire de numérisation et d’automatisation des normes d’hygiène alimentaire, B-Zeos qui révolutionne les emballages en remplaçant le plastique par des algues ou encore ecorobotics, une BCorp qui développe une technologie ultraprécise pour les exploitations agricoles. Il ne manquait plus que les insectes au paprika d’Essento pour couronner cette initiative de succès. Et je peux vous dire qu’à 9h du mat’ pour accompagner le capuccino, ça réveille ! 

Food for thoughts 

Il serait bien trop long de revenir sur tous les enseignements issus des talks passionnants de ces deux jours qui tournaient beaucoup autour de la durabilité et du web 3, sans vraiment comprendre comment on allait réconcilier ces deux pôles relativement antinomiques… 

 Mais si je devais en retenir trois :  

  • Dylan Field, le cofondateur de FIGMA, a mis en lumière la prépondérance qu’avait pris le design comme avantage comparatif dans les grandes entreprises durant ces dix dernières années. Aujourd’hui les développeurs, après avoir bossé dans leur coin pendant des années, semblent avoir enfin compris la valeur des designers et ils n’ont plus d’autre choix que de travailler main dans la main en se focalisant avant toute chose sur l’expérience utilisateur.  
  • Sans conteste, les rockstars de Vivatech auront été Vitalik Buterin, le cofondateur d’Ethereum, et CZ, celui de Binance. Réagissant aux propos de Maurice Lévy qui questionnait l’existence même de la crypto, Vitalik, le visionnaire, sans ciller, a réaffirmé son souhait d’accroître le niveau de liberté dans le monde, de mener la civilisation vers l’avant tout en positionnant sa blockchain comme un contrepoids aux politiques gouvernementales autoritaires. Et CZ de rappeler, sans s’attarder sur la situation actuelle du marché, que la volatilité fait partie d’un projet en devenir et que ce qui doit disparaître, disparaîtra… facile à dire quand on passe de 20 à 120 millions de clients en une année. Cet échange aura finalement été très convenu alors que deux mondes s’opposent. Le premier dans lequel la blockchain pourrait devenir la base d’une nouvelle ère du numérique décentralisé et ouvert, et le second, dans lequel elle se contenterait du simple rôle d’instrument de spéculation financière. 
  • En matière d’investissements aussi les enjeux sont énormes. J’ai particulièrement apprécié l’intervention d’Alice Albizzati, co-fondatrice de Revaia, un fonds européen de capital-développement dont l’ambition est d’encourager la prochaine génération de titans technologiques au leadership durable. Elle partageait le panel avec Thomas Plantenga, le CEO de Vinted, et Raphaele Leyendecker Fabbri, la directrice générale de Techstars Paris. A la question posée ce jour-là, peut-on réconcilier l’hypercroissance et la durabilité ? Leur réponse aura été un grand OUI ! Non seulement c’est possible, mais cela peut rapporter gros. L’économie circulaire est sur la pente ascendante, la tech for good attire les investissements du monde entier et les entrepreneur.e.s ne ménagent pas leurs efforts quand il s’agit de développer de nouveaux business pour un monde meilleur. 

C’est peut-être là qu’il faut chercher à réconcilier web 3 et durabilité, en utilisant la tech pour se réapproprier nos données, pour permettre d’accélérer non pas la croissance à tout prix mais celle d’une économie durable et en recentrant les « gros tickets » sur les projets vertueux. Un vœu pieux ?