Olivier Calloud, CEO de Piguet Galland & Cie SA, n’est pas un patron comme les autres. Avec son approche visionnaire, il met un point d’honneur à allier innovation et inclusion dans le secteur bancaire. Sous sa direction, la banque a obtenu la certification B Corp en 2023, puis le Prix de l’Egalité remis par la CCIG en 2024, des signes clairs de son engagement en faveur de pratiques responsables. En parallèle, il siège au conseil d’orientation stratégique de la HES-SO Genève, contribuant à la formation des leaders de demain.

1. Votre parcours vous a mené à la tête de Piguet Galland. Y a-t-il un moment clé ou une leçon qui a particulièrement façonné votre vision du leadership ?
O.C. Pas de moment clé mais ce qui m’a toujours fasciné dans les différentes entreprises où j’ai été amené à travailler depuis le début de ma carrière en 1992 c’est de voir comment l’énergie et l’enthousiasme qui est mis jour après jour par les collaborateurs et les collaboratrices d’une organisation est réellement utilisée par celle-ci. Souvent, on assiste à une grande déperdition, à un grand gâchis. Seule une infime fraction de cet enthousiasme et de cette énergie va être utilisé effectivement par l’entreprise. Pour moi, diriger une entreprise consiste à mieux utiliser ces forces. Ce n’est pas seulement une question de processus. C’est aussi une question de culture d’entreprise. Façonner une culture d’entreprise qui permette de mieux utiliser l’intelligence collective, c’est ma vision du leadership.
2. Dans un monde financier encore largement dominé par les mêmes codes, comment une banque comme la vôtre peut-elle être un véritable « game-changer » pour l’inclusion et la diversité ?
O.C. Une culture favorisant une meilleure utilisation de l’intelligence collective s’appuie nécessairement sur des pratiques favorisant l’inclusion et la diversité. Nous ne cherchons pas à être un « game-changer » mais juste à créer un environnement de travail performant et sain pour les collaborateurs et collaboratrices qui nous ont rejoint. C’est aussi simple que cela.
3. Obtenir la certification B Corp, c’est bien plus qu’un label, c’est un engagement. Recevoir le prix de l’égalité, c’est une reconnaissance mais également une grande responsabilité. Quelle a été la décision la plus audacieuse que vous avez prise pour aligner réellement votre banque avec ces valeurs ?
O.C. Encore une fois, pas vraiment d’audace mais plutôt du bon sens. La certification B Corp ou notre participation au prix de l’Egalité ont pour objectifs de nous comparer à d’autres entreprises impliquées sur ses sujets afin de nous challenger et de nous inciter à ne pas reposer sur nos lauriers. Obtenir des prix et des reconnaissances permet aussi de communiquer sur ces thématiques de manière légitime et de signaler au marché que nous sommes engagés dans cette voie, de renforcer notre culture et notre marque employeur. C’est important pour une société de service comme la nôtre où nos principaux actifs sont nos clients et nos collaborateurs.
4. Beaucoup de femmes entrepreneures peinent encore à lever des fonds ou à être prises au sérieux. Si vous aviez un message à leur adresser sur la façon d’appréhender le monde de la finance, quel serait-il ?
O.C. Effectivement, cette situation est injuste et triste pour les femmes entrepreneurs. Mon message serait de ne pas abandonner et de ne rien lâcher. On a besoin de vous.
5. Si vous pouviez partager un café avec une femme qui a bouleversé les codes dans son domaine, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
O.C. Si je pouvais remonter le temps, je voudrais rencontrer Simone Veil. Cette femme représente la dignité, le courage et l’intégrité morale. A la fois sa vie personnelle et publique mais aussi ses engagements et sa vision de la société sont une source d’inspiration et un exemple.